LE COURS COMPLEMENTAIRE.
L'école du village était une école primaire et nous devions la quitter à 14 ans maximum après avoir obtenu ou non le certificat d'études.
Pendant la dernière année il nous fallait décider ce que nous voulions devenir.
N’étant jamais sorti de mon trou, je n’avais aucune idée sur la question.
Je serais bien resté à la ferme mais il n'y avait plus de place pour moi.
Le travail du bois me plaisait bien aussi mais le menuisier n'avait pas besoin d'apprenti.
Un de mes copains avait choisi la marine, je fis comme lui mais on prenait en priorité les fils de marins et pas les fils de paysans.
De plus j’avais atteint ma taille d’adulte et j’étais gros comme un haricot vert
On me fit comprendre qu'au premier coup de vent je passerai par-dessus bord.
Mon instituteur a convaincu mes Parents de m'envoyer au cours complémentaire à Plancoêt
Il n’était pas de mon goût de retourner à l'école, j'en avais assez bavé pendant trois ans.
J’appris par hasard que dans cette école il existait une classe technique qui faisait cours le matin seulement et l'après-midi on allait en atelier apprendre l'ajustage.
Cela me convenait mieux, je choisis cette voie sans savoir si cette activité m’aurait plue
De toute façon il n'y en avait pas autre en matière technique.
Mon Père m’acheta un super vélo mi-course avec dérailleur six vitesses, garde-boue, lumière, tout neuf, c’était la coutume lorsqu’on obtenait son certificat d'études primaires
Mon frère aîné me construisit une belle boîte à outils.
Nous achetâmes la liste des outils nécessaires, pied à coulisse, limes, burin, marteau scie a métaux, etc.
C'est ainsi que mon beau vélo neuf et moi nous fîmes les sept kilomètres qui séparent Saint-Michel à Plancoët matin et soir et par tous les temps.